Le Bocage - Journal du jardin


Carnet d'observations, d'expérimentations et de réflexions

dans le cours du jardinage d'un boisé en Haute-Amérique


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15 février 2006

Min. des Terres et Forêts, Petite flore forestière du Québec
M. Sokolyk, Découvrir la flore forestière





















Ministère des Terres et Forêts. Petite flore forestière du Québec. Éditeur officiel du Québec, 1977, 216 p.

Michel Sokolyk. Découvrir la flore forestière. Les Éditions de l'Homme, 2001, 300 p.


Lorsqu'on a un jardin boisé ou à l'orée d'un boisé, il est indispensable de bien connaitre la flore naturelle existante afin de bien comprendre les caractéristiques du milieu et identifier les plantes qu'on désire garder et mettre en valeur. Il en va de même de l'identification des plantes qui ont réussi à se faufiler dans un jardin bien installé. D'où l'intérêt pour les guides d'identification.

On peut en comparer deux. Le premier tient plus de l'outil de travail, un petit livre de poche préparé par un ministère. Le second est un livre de référence, oeuvre d'un photographe. Deux bons livres. Ils couvrent à peu de chose près les mêmes plantes : arbres, herbacées, ligneuses, prêles, lycopodes, fougères, mousses et lichens. Ils offrent à peu près les mêmes descriptions. Les différences se situent plus au niveau de la présentation.

Le livre du Ministère des Terres et Forêts (l'image est celle de la seconde édition de 1990) a un caractère plus technique et pratique, orienté essentiellement vers l'identification. Son petit format de poche (11 x 18 cm) permet, comme les autres volumes de cette collection, de le porter en tout temps avec soi dans ses randonnées en forêt ou encore ses travaux ou flânerie en jardin boisé. Les illustrations, produites à partir de photos prises sur le terrain ou en laboratoire, portent essentiellement sur les traits distinctifs des plantes. L'illustration porte strictement et uniquement sur la portion de tronc, de branche, de rameau, de fleur, de semence. Une échelle en centimètre permet de rétablir la véritable dimension du trait retenu. Le livre comporte également un court chapitre sur les principales zones de végétation au Québec, un index alphabétique des différents noms français et latins, un glossaire et plusieurs pages de tableaux de conversion de différents types de mesure et une bibliographie. La table des matières a ceci d'agaçant qu'elle traite les arbres en deux grandes sections : les espèces commerciales d'un côté, et les non-commerciales de l'autre.

Le livre de Sokolik est plus un livre de référence et de photographe. Son format plus grand (17 x 20 cm) nécessite de l'emporter dans un sac à dos. Beaucoup de photos. De très belles photos. C'est d'ailleurs ce qui fait la force... et la faiblesse de ce livre. D'un côté, on a un livre magnifique. Malheureusement, il arrive aussi souvent que l'angle de vue retenue, l'arrière-plan ou les conditions d'éclairage empêchent de bien distinguer le contour ou les caractéristiques des feuilles ou d'une tige. Chaque chapitre sur un type de plante débute par une section, fort bien faite, qui illustre comment en faire l'identification ainsi que la terminologie utilisée pour la description des plantes. Le livre inclut aussi un glossaire, des index francais et latin ainsi que des tableaux de correspondances entre nouveaux et anciens noms français et latins des plantes, une bibliographie et une section pour des notes personnelles. Les index ont ceci d'agaçant qu'ils n'incluent pas les anciennes dénominations : si on ne trouve pas, il faut donc aller dans les tableaux des anciens et nouveaux noms pour trouver celui désormais utilisé avant de retourner à l'index.

J'emploie régulièrement ce type de livres. Pour faciliter l'identification, j'ajoute des observations personnelles en marge et insère des spécimens de feuilles, fleurs ou tiges entre les pages appropriées.

Conclusions et recommandations : Deux bons livres. Choisir celui des deux qui correspond le plus à l'utilisation qu'on compte en faire. Pour la recherche de plantes, l'inventaire ou la randonnée : le livre de poche du ministère. Comme livre de référence ou de chevet pour le jardinage à la maison : le livre de Sololik. Les deux si on a les moyens ou des amis qui cherchent quoi nous offrir en cadeau.

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M. et J.-C. Lamontagne, Plantes et jardins d'ombre


Michèle et Jean-Claude Lamontagne. Plantes et jardins d'ombre. Paris, Éditions Rustica, 2005, 144 p.

Voilà moins un ouvrage de référence qu'un cadeau qu'on offre ou qu'on s'offre. Un beau livre, presque pour table à café : format appréciable (23 x 29 cm), abondamment illustré de grandes photos, dont plusieurs prennent deux pleines pages. Malheureusement, les photos ne sont pas systématiquement accompagnées d'une légende identifiant les plantes composant la scène.

La première partie sur la pratique du jardinage à l'ombre est sommaire. Elle comporte moins d'une dizaine de pages de texte, mais encore plus d'espace consacré aux photos. Cependant, tout au long du livre on décrit des associations de plantes par type d'emplacement, saisons, affinités ou effets recherchés.

La seconde partie est consacrée à la visite de cinq magnifiques jardins, autant de défenses et illustrations du jardinage à l'ombre. Les points de vue présentés sont tous beaux à faire baver d'envie, évidemment.

La dernière partie, couvrant les deux tiers de l'ouvrage, présente une sélection de plantes. Pas beaucoup, même pour un livre européen où la rusticité est une contrainte nettement moindre qu'en terre de Haute Amérique. Seulement 54 espèces auront droit à une grande page chacune, parfois deux (par comparaison, ma seule liste personnelle pour l'ombre en zone 4 dépasse les deux-cents espèces). Les familles des fougères, des graminées et des hostas reçoivent 3, 2 et 3 pages respectivement. Aucun traitement des azalée ou rhododendron. Aucune ambition encyclopédique donc. Une véritable sélection ne retenant que des plantes véritablement à l'aise à la mi-ombre et même à l'ombre continue, et surtout toutes photogéniques ! En effet, les descriptions incluent toutes au moins une photo de bonne dimension permettant de bien juger de l'effet potentiel des plantes, particulièrement les photos de massifs.

Conclusions et recommandations :
Un cadeau à offrir à qui hésite encore à jardiner à l'ombre, y cherche encore sa voie ou simplement aime admirer les photos de beaux jardins et de belles plantes.

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D. Fortin, Plantes vivaces pour le Québec. Tome IV

Daniel Fortin. Plantes vivaces pour le Québec. Tome IV : Plantes d'ombre. Éditions du Trécarré, 1998. 252 p.

L'enfer est dans les détails. Ce qui aurait pu être un bon livre de référence déçoit finalement. Après une courte introduction à la culture des vivaces en mileux mi-ombragés et ombragés, Fortin consacre trois précieuses pages à la question de la compétition racinaire en sous-bois. Le reste du bouquin est une suite de descriptions de plantes : une centaines de pages pour les vivaces et arbustes miniatures, un dizaine sur les fougères, et une autre dizaine sur les hostas. Les photos se retrouvent dans une meme section au milieu du livre. Un livre purement et froidement informatif, ce qui peut être une qualité lorsque bien fait.

Oublions la section des hostas, nettement déficiente en regard de ce peut offrir les ouvrages spécialisés, et même les catalogues de pépinièristes.

Les sections de vivaces et de fougères ont l'avantage d'offrir un excellent panorama des plantes disponibles à l'horticulture à l'ombre, sauvages (indigènes ou non) et commercialisées. Malheureusement, l'intérêt pratique de ces descriptions demeurent très inégales, car la rigueur et la systématicité ne sont pas au rendez-vous.

Premièrement, pas toutes les espèces et les principales variétés sont illustrées d'une photo. Décision difficile à justifier puisque il n'en manque pas beaucoup et que ce n'est pas quelques planches couleurs de plus qui aurait fait exploser les coûts d'impression.

Deuxièmement, les différents éléments d'information ne sont pas offerts sytématiquement et fiablement. Ainsi, Fortin définit quatre types d'emplacements non ensoleillées et précise qu'il ne faut mettre en milieu ombragé que les plantes expressément identifiées comme y étant adaptées. Or, l'information sur le niveau d'ensoleillement est souvent omise des descriptions de plantes. Et lorsque elle est présente, il utilise à plusieurs reprises une terminologie différente de celle qu'il a initialement établie pour désigner ses types d'emplacements. Enfin, il arrive même que la légende d'un des photos de astilbes contredise scandaleusement les paragraphes descriptifs quant au niveau d'ombre supporté.

Tant qu'à n'offrir que des descriptions, il aurait mieux valu les offrir sous forme systématisée, voire même de tableaux, afin de faciliter la recherche par tailles, couleurs, floraisons, emplacements, rusticités, complémentarités et autres que nécessite la conception d'une plate-bande. Et une bonne révision des informations et de leur présentation par l'éditeur aurait aussi fait toute la différence. Dommage...

Bref, mes conclusions et recommandations sont :
- un livre à lire pour les personnes qui veulent constituer leur première liste de plantes d'ombre pour leur propre emplacement, mais sur prêt en bibliothèque (une fois votre liste ou vos fiches constituées, vous pourrez travailler avec d'autres livres, pages Web ou catalogues);
- ne pas acheter (sauf usagé ou en solde), ni offrir en cadeau (sauf aux collectionneurs de livres de jardinage).

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D. M. Gottehrer, Natural Landscaping.

Dean M Gottehrer. Natural Landscaping. Sunrise Book, New-York. 1978, 182 p.

Ce livre n’est pas à proprement parler, un livre sur le jardinage à l’ombre et en sous-bois. Il constitue cependant un livre compagnon sur ce sujet, puisque l’art du jardin naturel se réalise souvent à l’ombre et en sous-bois.

Natural Landscaping a été écrit en 1978 comme le révèle l’allure vieillote des photos noir et blanc, tableaux et schémas imprimés. Pourtant son propos est étonnament actuel par son insistance sur un jardinage s’harmonisant le mieux possible à l’environnement local existant et limitant le plus possible l’usage de fertilisants et de biocides, y compris par des alternatives au gazon classique. Il représente la quintessence de la philosophie de l’horticulture paresseuse mise de l’avant au Québec par Hogdson. D’ailleurs on retrouve cette citation de Gottehrer sur la jaquette : La paresse est véritablement mère de l’invention et la nature est la voie du paresseux (notre traduction). Toute l’approche est fondée sur l’observation et l’étude attentive et systématique de son terrain plutôt que sur de grands investissements physiques et financiers ou des soins intensifs. Le carnet de note et le plan apparaissent alors comme les premiers outils de l’horticulteur de jardin naturel qui visitera plus les sites Web documentaires que les pépinières.

Ce livre très bien rédigé est divisé de manière à couvrir tous les principaux sujets : planification ; théorie et concepts de l’aménagement paysager naturel ; arbres ; arbustres ; pelouses et autres couvre-sols ; plantes et fleurs cultivées ; l’eau ; fleurs sauvages ; oiseaux et autres animaux ; roches, jardins de pierres et plantes alpines ; sentiers et aires de jeu ; vermines et autres problèmes ; où trouver de l’aide supplémentaire. Plusieurs des chapitres présentent des subdivisions qui illustrent parfaitement l’approche : inventaire par type de plantes, retrait de certaines, entretien de celles retenues, ajout de nouvelles plantes. Le bouquin regorge de listes commentées de plantes faciles d’implantation ainsi que de listes informelles de contrôle sur les nombreux points à vérifier ou tenir compte.

Le chapitre clé est évidemment celui sur la théorie et les concepts qui, notamment, redéfinit un certain nombre de principes usuels d’aménagement (unité, équilibre, accentuation, proportion, répétition, ordre et rythme) en regard de l’approche.

Conclusions et recommandations :
Une utile et agréable soirée de révision pour les déjà convertis à l’approche.
Un excellent livre de chevet pas cher pour les personnes qui voudraient progressivement s’y convertir (Amazon.ca l’offre actuellement à 1,58 $ CAN !)

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L. Hodgson, Making the Most of Shade


Larry Hodgson. Making the Most of Shade : How to Plan, Plant, and Grow a Faboulous Garden That Lightens Up the Shadows. Rodale, 2005, 408 p.

Le titre ressemble à un programme de motivation. Ce qui reflète bien la mission que se donne ici l'auteur, soit convaincre que, non seulement il est possible de produire un beau jardin à l'ombre, mais que le jardinage à l'ombre est nettement plus facile qu'au soleil. Près du tiers du livre est d'ailleurs consacré à cette démonstration. Un chapitre est même consacré à comment produire de l'ombre dans son jardin !

Plusieurs d'entre vous qui fréquentez déjà Hodgson se demandent sans doute, comme moi, si l'auteur avait simplement condensé en un seul ouvrage des informations déjà disponibles dans ses livres sur chacune des grandes catégories de plantes horticoles. La réponse est non. Évidemment, on retrouve la même écriture personnalisée combinant informations systématiques, clins d'oeil, conseils pratiques et anecdotes. Évidemment, la même approche horticole du jardinage paresseux et une majorité des espèces présentées ont été traitées dans ses livres précédents. Cependant, Making the Most of Shade est véritablement une contribution originale, toute entièrement conçue en fonction des défis du jardinage à l'ombre, particulièrement en sous-bois. On y décrit donc plusieurs espèces moins fréquemment présentées comme intéressantes pour le jardin d'ombre dans des livres plus généralistes (acanthus, aconitum, aquilegia, arrhenatherum, bletilla, caltha, chasmanthium, chionodoxa, colchicum, dactylis, darmera, deschampsia, doronicum, eranthis, filipendula, gillenia, houttuynia, hyacinthoides, hyacinthus, kirengeshoma, leucojum, ligularia, liriope, mertensia, milium, molinia, phalaris, prunella, scilla, sesleria, spigelia, trollius, uvularia et plusieurs autres). Cela sans même parler des sélections de meilleures variétés des espèces traditionnellement reconnues pour prospérer à l'ombre ou produire de l'ombre.

Le format (19 x 23 cm) permet une présentation aérée pouvant inclure de grandes photos ou illustrations sans être trop encombrant comme livre de chevet ou compagnon de visite chez les pépiniéristes.

La première partie porte sur la création d'un décor à l'ombre. Comme à son habitude, Hodgson traque les flaflas inutiles. Par exemple, il pourfend les auteurs qui multiplient les sous-sous-catégories d'exposition à la lumière. Il n'en retient que trois (ensoleillé, semi-ombragé, ombragé). Et encore, il abandonne toute tentative de définition normative (nombre d'heures d'ensoleillement ou autre) qui ne correspondrait à aucune réalité sur le terrain. Il préfère que nous fassions confiance, soit à notre pifomètre, soit à l'épreuve concrète d'une plante indicatrice peu couteuse comme le pétunia. Cinq chapitres traitent respectivement des nombreux avantages de l'ombre ; de la production d'ombre (avec des descriptions des meilleurs arbres, arbustes, annuelles et grimpantes pour cette fin) ; des trucs du jardinage à l'ombre ; de la résolution des problèmes rencontrés ; et de la conception des jardins et platebandes ombragées. Ce dernier chapitre traite des combinaisons des couleurs, textures, formes et hauteurs pour un jardin qui gardera son intérêt presque à l'année longue. Il inclut également des croquis de cinq différents types de jardins conçus par autant de concepteurs : victorien, japonais, d'indigènes, d'annuelles et de textures.

La deuxième partie porte sur The Best of the Best for Shade :120 grandes espèces ou familles d'espèces qui donneront les meilleurs résultats. Même s'il s'agit d'un livre destiné à l'ensemble du marché nord-américain, la plupart des plantes proposées sont suffisamment rustiques pour le Québec. Bon nombre d'entre elles sont aussi bien à leur aise en milieu très ombragé. Une double page fournit une description des plantes, des conseils pour leur jardinage, des suggestions d'associations à d'autres espèces, les problèmes et solutions connus, les cultivars recommandés et des commentaires personnels de l'auteur. Malheureusement, on offre une seule photo de bon format par espèce, ce qui dans les cas de gros plans de fleurs ne permet pas d'apprécier l'apparence globale de la plante, individuellement ou en massif.

Le livre se termine par une courte de liste de fournisseurs (seulement trois canadiens), une courte bibliographie et un index (qui malheureusement n'inclut pas toutes les plantes mentionnées ou recommandées dans la première partie).


Conclusions et recommandations :
Un livre indispensable pour qui a un jardin ombragé de bonne dimension en Haute Amérique. Je vais d'ailleurs y transférer mes notes, photos et descriptions de plantes non retenues dans les Best of the Best afin d'en faire mon recueil de référence de base et bréviaire pour mes visites paroissiales en pépinières.

Le cadeau à donner ou se donner pour qui a des platebandes à l'ombre ou hésite à jardiner à l'ombre.

Un livre à emprunter à la bibliothèque publique pour qui n'a qu'un peu d'ombre et possède déjà une tablette pleine de livres généralistes.

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